Il Barbiere di Siviglia, Campanella/Serreau, Bastille sept/oct 2009

Je suis donc alle voir cette reprise (18/09), en peu a reculon et je suis sorti content d'avoir passe une agreable soiree.

3 mots : Antonino Siragusa - bravissimo! D'abord je ne croyais pas qu'ils allaient restaurer "Cessa di piu resistere" [la derniere fois --quand j'ai vu ce spectacle pour la 1e fois-- ils l'ont completement coupe] ; ils l'ont fait et en plus avec une superbe blague qui m'a vraiment fait exploser de rire. Siragusa donne tout a la fin mais dans un bon esprit. Y a pas de forcing ou de souffrance -- on chante et on s'amuse.

Le 1er acte commencait bien mais apres "La calunnia" et puisqu'on a deja vu ce spectacle on commence a trouver des passages trop longs, et puis apres "La Calunnia" ratee on commence a raler "Blaah, apres la caca de Mireille il fallait ruiner Il Barbiere -- pas mal, pas mal..." Et puis le 2e acte vole, vole et Siragusa tire le spectacle afin qu'au final on parle d'une belle soiree, malgre tout reussie.


Le chef presque trop enthousiaste vu son age avance. Les solistes : George Petean est un tres bon Figaro qui reste constant pendant toute la duree du spectacle. Alberto Rinaldi un bon Bartolo qui a tout de meme qqs moments d'inattention (je ne pense pas que c'etait le chef qui le couvrait mais c'etait plutot lui qui perdait la ligne -- mais OK, c'est arrive 1-2 fois et au total il etait qd/mm tres bien + un excellent acteur). Jeannette Fischer a parfaitement reussi son role et le public l'a adoree. Paata Burchuladze est un ratage assez grave. Il a de la puissance dans sa voix, il a toutes les notes, mais j'ai l'impression que son coach ne l'a pas fait finir le travail commence. Rater "La Calunnia" equivaut le ratage du spectacle entier. C'est dommage mais je veux croire qu'il s'ameliorera au fil des representations. Siragusa commence petit, mais finit grandement. C'est une voix legere mais quelle dexterite et quel panache! Ce n'est peut-etre pas JDF mais il y est presque : BRAVISSIMOOOOO ! La blague/le gag a la fin est une cerise sur le gateau. Enfin qqs mots sur Karine Deshayes. Ca va - elle est OK. Son petit probleme est qu'elle essaie de triller au dela de ce qu'il faut, de rajouter sa petite marque mais si elle n'est pas super a l'aise ce n'etait pas la chose a faire car ces rajouts personnels semblaient trop artificiels et parfois franchement redondants. Ceci dit elle a fait son travail honnetement et j'imagine qu'elle aussi, elle s'ameliorera au fil des reps.

Pour moi c'etait aussi une belle reconciliation avec Rossini apres cette horreur antisemite que j'ai vu le 8 aout a Salzbourg. "Moise et Pharaon" doit etre un artefait et Muti/Flimm ont accentue ce cote ecoeurant de cette oeuvre deja mediocre. TOUT le contraire de ce Barbiere. Enfin un monstre se cache dans chacun de nous et le pauvre Rossini n'y a pas echape non plus...

merci Loulou !

Siragusa au TCE ce samedi :

http://www.theatrechampselysees.fr/saison-detail.php?t=6&s=37

Ce n'est pas que je n'aime pas Sumi Jo mais sans Siragusa je n'aurais jamais paye pour l'ecouter au concert. Et pourtant les media parlent comme si c'etait elle l'attraction No.1, tandis que lui il vient comme un auxiliaire qui s'y colle

Oui, carrément.

Pour que je n'ouvre pas un nouveau fil pour un post, j'ecris ici qqs petites impressions de ce concert au TCE.

Un Siragusa bravissimo et une petite Sumi Jo somme tout OK --> une soiree tout a fait a la hauteur de ce que je m'attendais.

L'orchestre de serie B, mais je ne tire pas des flechettes car le belcanto avec un piano est souvent penible tandis qu'avec un orchestre ca passe tjrs mieux.

Cette serie des concerts s'appelle "Les Grandes Voix". Comment ils ont eu l'idee d'y balancer la pauvre Sumi Jo -- ca me depasse completement... C'est la plus petite voix qui existe (Ciofi et Bartoli sonnent comme Ortrud et Brunnhilde a cote - je rigole, je rigole ). MAIS, mais elle colore bien (Mayerbeer!)

Pendant la 1ere partie j'etais au 1e balcon et ensuite je me suis deplace au parterre. La difference est enorme pour entendre Sumi Jo. La pauvre a commence avec "Care Campagne" assez catastrophique et qu'on entendait a peine (c'est l'exemple de belcanto que je n'aime pas), elle se ratrappe un peu avec "Caro Nome", mais elle brille dans la 2e partie ou elle chante UN (1) air, une tres TRES belle Etoile du Nord de Mayerbeer.

En revanche Antonino, el grande, monte en puissance : commence avec "Une Furtiva Lagrima" furtivement et puis ca monte et ca monte... a la fin il meme ajoute un "Donna e mobile". Dans Rossini il est chez soi, et puis son "Ah mes amis" n'est en rien moins bon que celui de JDF. Enfin cette aisance sur la scene combinee avec l'exuberance italienne c'est prenant -- ca peut peut-etre deranger les mamies (?).

Si qqn rale pour son francais je comprends mais c'est tout de meme charmant : il prononce malheur --> malehr, bonheur --> bonehr, aveu --> aveh... CA ce sont des casses gehle pour tout etranger et surtout pour les italiens

Les duos sont presque choisis pour mettre en valeur Antonino et epargner au maximum Sumi. Et oui, il en a bien profite [dans "Fini ma lassa" il a tout donne!].

Off the top of my head : La robe "zanzara" de Sumi Jo dans la 1e partie avec des couleurs donnait mal a la tete -- a suivre les photos qui sortiront, j'espere ; Le meilleur vin blanc du monde actuellement au bar du TCE - ne le ratez surtout pas si vous y allez ; j'avais de nouveau un tdq a cote de moi (grrr!) - qqn qui se bouchait les oreilles lorsque je criais "Bravo!" ; la salle du TCE n'etait pas pleine-pleine, mais c'etait bien garni quand meme ; j'irais a l'ONP voir Il Barbiere encore une fois quand mon ange [Isabel Leonard] sera a cote d'Antonino Siragusa ; c'est officiel : j'aime plus Antonino que Juan Diego (c'est peut-etre un blaspheme, mais c'est ce que je resent).

La greve dans le Titanic. Si ca continue il y aura plus du monde pour la rediffusion de Tosca de Bondy en direct du Met aux cinemas...


Dans le cadre de la journée internationale d’action du mercredi 7 octobre 2009, une partie du personnel technique de l’Opéra Bastille s’est mise en grève, à la suite d’un préavis déposé par le Syndicat FSU.
La Direction de l’Opéra national de Paris se voit ainsi contrainte de présenter l’opéra Le Barbier de Séville du mercredi 7 octobre 2009, à l’Opéra Bastille, dans une version scénique sans décors mais avec costumes.
La Direction de l’Opéra national de Paris tient à présenter ses excuses aux spectateurs, et remercie ceux qui choisiront d’assister à cette soirée.

http://www.operadeparis.fr/cns11/live/onp/actualites/index.php?lang=fr

Ca s'est bien passé!
Comme pour Tosca avec Valayre il y a deux ans,sans décors mais avec les costumes les chanteurs ont donné leur maximum.
La soirée était électrisante.Meme un aigu de Siragusa(contre ut?) pour le final du 1!